1545: les derniers jours de la Renaissance

En 1545, Titien arrive à Rome pour immortaliser la gloire du vieil Alexandre Farnèse, l’énigmatique pape Paul III, entouré de ses petits-fils Alexandre et Octave. Michel-Ange est déjà en train de peindre les fresques monumentales de la chapelle Pauline, toutes deux destinées à célébrer un pape qui veut égaler les plus grands. Vasari va bientôt réaliser pour la salle des Cent Jours de la Chancellerie les décors du mariage de la belle Victoire, petite-fille de Paul III. Cette reconstitution historique inspirée nous introduit dans les coulisses de la cour des papes, au cœur d’un monde de pouvoir, d’intrigues et de débauche sur lequel règne la puissante famille Farnèse.

Quelle partie se joue en cette fin de l’été 1545 ? Quelques semaines plus tôt, le pape a convoqué un concile à Trente pour répondre aux attaques de la Réforme. Un an plus tard, lorsque Titien repart, la ville n’est plus la même. La fête est finie. La Contre-Réforme a eu raison de l’extraordinaire élan de créativité né du mécénat des princes et du génie des artistes, comme de la liberté de mœurs des hommes d’Église.

Antonio Forcellino est un spécialiste réputé de l’art de la Renaissance. Historien d’art, il a aussi présidé à la restauration d’un certain nombre d’œuvres dont le Moïse de Michel-Ange. Il est l’auteur, au Seuil, de Michel-Ange. Une vie inquiète (2006) et de Raphaël. Une vie heureuse (2008)