Les livres précédents d’Oliver Sacks nous ont montré l’originalité de sa démarche : aborder des maladies ou des affections comme autant de « mondes » particuliers, autant de modes d’existence et de conscience spécifiques.
C’est à un voyage dans le monde des sourds qu’il nous convie cette fois-ci, en nous racontant, tout d’abord l’histoire de ce monde. La difficulté pour les sourds d’entrer dans le langage les a longtemps fait considérer comme intellectuellement inférieurs – jusqu’au jour où l’abbé de l’Épée, au XVIIIe siècle, à Paris, les écouta, c’est-à-dire observa la langue des signes qu’ils pratiquaient déjà entre eux et, à partir d’elle, mit au point un système gestuel de communication.
L'accès des sourds à la culture et à la dignité s'est donc fait en France – les noms de Condillac, Desloges, Massieu, Sicard, laurent Clerc en témoignent. Puis cette histoire s'est poursuivie dans le monde entier, jusqu'à la fondation de Gallaudet, aux États-Unis, la première université réservée aux sourds.
Mais ce livre est plus qu’une histoire. Il montre également ce que la surdité peut nous apprendre à tous, sourds ou entendants, sur notre condition d’êtres parlants. Car le langage est plus que sa simple expression vocale ; comme l'a montré Chomsky, il repose sur des « structures profondes » innées, qui peuvent s'actualiser chez les sourds comme chez les entendants. Ce que les sourds donnent ainsi à voir, à qui les écoute, c’est bel et bien une autre façon, aussi riche que celle des entendants, de pratiquer le langage – une autre manière d’être humain.
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