La poésie n'est pas seule. Quelqu'un dit (c'est Herman Broch en traduction) : «Les étoiles sont arrivées ! »«Attention, figure !» dit alors l'expert en rhétorique avec une moue de soupçon. Mais quel verbe, selon vous, convient «proprement» aux étoiles dans une phrase et une phase de nos jours?
La poésie entre dans un milieu qu'elle ouvre, où le partage des noms et des choses n'est pas aussi tranché que ça! Elle est entre. Elle est vie dans les plis (Michaux) de ce Pli. Chose il y a, donc, éprouvée et vue moins en extension parmi les autres à côté que dans le rapport, qu'on dit symbolique, au tout qui permet les rapprochements, la proximité «entre», la pensée approximative. Comment taire («poiésis») dans la mise en oeuvre pour passer par un rapport au tout qui multiplie les échanges en«être-comme», en valoir-pour? Analogie et mimésis ont du travail.
Où en est le ciel ? Est-il astrophysique, l'inimaginable puits où Thalès ne cesse de tomber, plus longuement que le Satan de Victor Hugo, où le temps est lumière et l'espace s'étend plus vite que ne court le computer? Est-il astrologique? La hantise de son influenza, vicariat du sacré, nostalgie des dieux, tenace déchet, fait encore alibi...
On cherche ici par où il est poème, c'est-à-dire oeuvre : plafond en l'occurrence, plafond de Masson, de Chagall, de Guardi. Le ciel est bleu comme un Poussin.
La poésie n'est pas seule (à s'en soucier) elle est la partie «comme-une».
Michel Deguy
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