Son domaine c’était les nuages. Sur toute l’étendue immense de l’URSS, les avions avaient besoin de ses prévisions pour atterrir, les navires pour se frayer un chemin à travers les glaces, les tracteurs pour labourer les terres noires. Dans la conquête de l’espace commençante, ses instruments sondaient la stratosphère, il rêvait de domestiquer l’énergie des vents et du soleil, il croyait « construire le socialisme », jusqu’au jour de 1934 où il fut arrêté comme « saboteur ». À partir de cette date sa vie, celle d’une victime parmi des millions d’autres de la terreur stalinienne, fut une descente aux enfers.
Pendant ses années de camp, et jusqu’à la veille de sa mort atroce, il envoyait à sa toute jeune fille, Éléonora, des dessins, des herbiers, des devinettes. C’est la découverte de cette correspondance adressée à une enfant qu’il ne reverrait pas qui m’a décidé à enquêter sur le destin d’Alexéï Féodossévitch Vangengheim, le météorologue. Mais aussi la conviction que ces histoires d’un autre temps, d’un autre pays, ne sont pas lointaines comme on pourrait le penser : le triomphe mondial du capitalisme ne s’expliquerait pas sans la fin terrible de l’espérance révolutionnaire.
O.R.
Sébastien Lapaque
Le Figaro Littéraire
"L'écrivain trace avec délicatesse le portrait d'une victime parmi des millions d'autres de la terreur stalinienne."
Jean-Christophe Buisson
Le Figaro Littéraire
"C'est cette 'normalité', cette 'banalité du mal' en Russie rouge qui donnent sa dimension exceptionnelle à ce texte somp..."
André Rollin
Le Canard enchaîné
"Avec une précision terrible, l'auteur met au jour cette époque des années 30 où tout le monde travaille pour la plus gra..."
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