Comment préfigurer la nouvelle exposition permanente du Musée national de l’histoire de l’immigration ? Telle est la mission confiée à l’historien Patrick Boucheron.
« Par une ruse de l’histoire récente, le Musée national de l’histoire de l’immigration est installé dans le pavillon amiral de l’Exposition coloniale de 1931. Ce piège à regards, chambre noire de l’histoire coloniale, doit désormais se transformer en machine à ouvrir les yeux. Le musée doit investir son lieu car il lui faut affronter son histoire. Il ne s’agit pas, bien entendu, d’imposer à l’histoire des immigrations une surdétermination coloniale : cette histoire ne peut être que mondiale par vocation et comparatiste par méthode. Il s’agit de prendre la mesure du buissonnement, de la bigarrure dont nous sommes issus. On doit pouvoir s’y retrouver mais pas pour cultiver le petit lopin tranquille des identités. » Patrick Boucheron.
Avec :
Rencontre animée par Sonya Faure, journaliste à Libération.