Littérature française, littérature étrangère... découvrez toute la rentrée littéraire 2025 des Editions du Seuil.
Mont Perdu a des rêves qui ne sont pas ceux de son village des Pyrénées encore aux prises avec des traditions archaïques. L’adolescente, corpulente, lesbienne, victime de harcèlement, trouve refuge auprès des montagnes, les seules qui lui parlent et la comprennent. Et peu à peu, Mont Perdu va se métamorphoser en ourse. Transposant dans une langue actuelle, poétique et crue, une légende de femme sauvage, Grégory Le Floch nous conte la folle échappée d’une jeune héroïne queer à la croisée de tous les combats écologiques et humanistes de notre époque.
Grégory Le Floch est né en 1986 en Normandie. Très repéré depuis son premier livre aux éditions de l’Ogre, il a depuis fait paraître un essai, Éloge de la plage, chez Rivages et deux romans chez Bourgois, Gloria, Gloria (prix Sade) et De parcourir le monde et d’y rôder, récompensé par le prix Wepler et le prix Décembre.
Biologiste spécialiste du plancton, Maya partage la vie de Bruno, qui travaille dans le même laboratoire qu’elle à Paris. Elle entretient aussi une liaison assumée avec Quentin, un homme plus jeune qui a grandi sur le littoral nord de la Bretagne. Devenu plongeur pour la réserve des Sept-Îles, il y suit les phoques gris et la plus importante colonie d’oiseaux de France, peuplée de fous de Bassan. Fils d’un pêcheur dont l’activité a périclité, Quentin milite contre les chalutiers industriels qui accaparent les ressources marines. L’été 2019, Maya se demande s’il ne serait pas temps de choisir entre les deux hommes qu’elle aime, surtout si elle veut un enfant. Lorsqu’elle rejoint Quentin sur la Côte de Granit rose, elle est frappée de le trouver si fébrile. Il faut dire qu’il a commencé à recevoir des menaces de mort.
Dans ce livre animé d’une fascination profonde pour l’océan et la beauté de la vie qu’il abrite, Vincent Message explore avec un sens aigu du romanesque les conflits que fait naître la crise écologique.
Vincent Message est l’auteur des romans Les Veilleurs (2009, prix Virgin-Lire), Défaite des maîtres et possesseurs (2016, prix Orange du livre), Cora dans la spirale (2019) et Les Années sans soleil (2022), tous parus au Seuil et disponibles chez Points.
Alors qu’elle tente d’élucider le destin d’un ancêtre banni par sa famille, une femme reprend l’histoire de sa propre vie. Des années auparavant, son mari, son premier et grand amour, lui a révélé être homosexuel. Du bouleversement que ce fut dans leur existence comme des péripéties de leur émancipation respective, rien n’est tu. Ce roman lumineux nous offre une leçon de courage, de tolérance, de curiosité aussi. Car jamais cette femme libre n’aura cessé de se réinventer, d’affirmer la puissance de ses rêves contre les conventions sociales, avec une fantaisie et une délicatesse infinies.
Caroline Lamarche vit à Liège. Son œuvre témoigne d’un éclectisme et d’une hardiesse renouvelés de livre en livre. Elle a notamment obtenu le prix Rossel avec Le Jour du Chien (Les Éditions de Minuit) et le Goncourt de la nouvelle pour Nous sommes à la lisière (Gallimard). Elle signe avec Le Bel Obscur son retour au roman.
Un père s'éteint en une longue agonie. Son fils, à son chevet, laisse remonter les souvenirs. Se dévoile ainsi la figure de la mère, fantasque, déroutante et déroutée, emportée brutalement, bien trop tôt, il y a longtemps...
Dans ce roman intime et bouleversant, le narrateur retrace les fragments de sa vie. Un puzzle se recompose, dont on sait qu'il y aura toujours des pièces manquantes, et d'autres déformées. Et si la famille peut parfois être une joie, fugitive, elle est le plus souvent un étouffement, ou un étourdissement nourri de conflits, de violences et de secrets.
Mais au cœur du récit, il y a Laure, le premier amour, seule lumière dans un monde en désordre. Unique par son nom et sa présence, elle incarne l’espoir et la lucidité face à une existence morcelée par la douleur et l'épuisante quête de sens. Pourtant, comme une Nadja d’aujourd’hui, Laure échappe elle aussi, insaisissable, bientôt avalée par l'énigme.
Kevin Orr, né en 1981, est scénariste et producteur. Après le fulgurant et énigmatique Le Produit (Seuil, 2013), Laure est son deuxième roman.
Quelque part en Lorraine un jour de 2020, pour faire de la place dans le caveau familial, Simone est incinérée. On redécouvre alors l’habit traditionnel indochinois qu’elle portait dans son cercueil. Une tunique de couleur bleue dont on ne savait qu’une chose : le mari de Simone, Paul, la lui avait envoyée au début de la guerre d’Indochine, avant de disparaître.
Le narrateur hérite de ce vêtement en même temps que d’un carton portant la mention « Nancy-Saïgon » et contenant la correspondance de Paul et Simone. Reclus dans son studio, il parcourt ces lettres. Au fil des pages, un homme apparaît – un certain Tilleul. Un homme dont le rôle se révèle complexe, voire trouble. Et qui semble faire le lien entre des désirs et des crimes.
Dans ce roman au style éblouissant, le face-à-face entre deux êtres, égarés ensemble au bout du monde, évolue au gré des langueurs et des férocités de la guerre. À travers le passé colonial de l’Indochine, c’est ainsi l’histoire d’une famille qui se trouve bouleversée.
Adrien Genoudet est né en 1988. Écrivain et cinéaste, il est l’auteur de L’Étreinte (Inculte, 2017). Aux Éditions du Seuil, il a signé Le Champ des cris (2022) pour lequel il a reçu le prix Révélation de la Société des gens de lettres et le prix Millepages.
Parce qu’elle a laissé ses amies organiser leur escapade durant ce week-end de trois jours, Clotilde se retrouve dans une ville qu’elle avait rayée de la carte. Ici, il y a vingt ans, elle a vécu avec Monsieur, un homme qui fit d’elle sa Madame sous prétexte de lui faire du bien. C'est ainsi que Clotilde se dépouilla d'elle-même, jusqu'à devenir un simple objet, mais un objet d'amour.
De son assujettissement d’alors, Clotilde a encore honte, et elle a beaucoup de mal à se découdre la bouche pour reconnaître les faits. La preuve : ni Adélaïde, ni Judith, ni Bérangère, ni Hermeline ne connaissent cette histoire, et aucune ne se doute qu’à deux rues de leur location, dans son immense maison, habite toujours Monsieur.
Clotilde se demande si libérer sa parole pourrait aider la honte à enfin changer de camp.
Chloé Delaume est née en 1973. Sa vie n’a rien d’un fleuve tranquille, c’est le moins qu’on puisse dire. Elle écrit sous de multiples formes et supports depuis plus de deux décennies, habitée par un talent rare, et par un sens impressionnant de la langue, de son rythme, de sa beauté. Du Cri du sablier à ce nouveau roman, Ils appellent ça l'amour, elle incarne une voix puissante dans la littérature et dans le féminisme d’aujourd’hui.
Des années 50 à nos jours, un grand roman américain qui évoque les racines du mal avec une puissance et une intelligence rares.
Lorsque les frère et sœurs Larkin quittent le nid familial, chacun poursuit un fragment du rêve américain. Myra est infirmière en prison tout en élevant son fils, Lexy incarne la bourgeoisie des banlieues chic, Fiona plonge dans la bohème new-yorkaise, et Alec, autrefois enfant de chœur, disparaît dans les méandres de l’Amérique profonde. Si leurs existences sont radicalement différentes, une constante semble les rapprocher : la violence la plus sauvage rôde autour d'eux et, à leur insu, la mort les frôle à plusieurs reprises. Puis leur mère commence à recevoir d’inquiétantes cartes postales, dont elle choisit d’ignorer le message.
Adam Rapp excelle à raconter cette histoire familiale qui se déroule sur près de soixante ans et se lit le souffle court. Avec finesse, il explore comment les non-dits, la maladie mentale et l’exposition à la violence, quelle que soit sa forme, influencent les vies au fil du temps et sur plusieurs générations. D’une langue vive et précise, il révèle ce qui, bien souvent, se cache sous le vernis de la normalité.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Sabine Porte
"Un digne héritier de Jonathan Franzen, Jane Smiley ou Joyce Carol Oates." The Washington Post
"Profond et élégant." The New Yorker
Né à Chicago, Adam Rapp a grandi à Joliet, dans l’Illinois. Dramaturge reconnu, il a été finaliste du prix Pulitzer et du Tony Award. L’Académie américaine des arts et lettres lui a décerné le prix Benjamin H. Danks. En plus de ses nombreuses pièces, il a écrit plus d’une dizaine de romans, notamment jeunesse. Il est également auteur et producteur pour la télévision. À la table des loups est sa première œuvre traduite en français.
Un roman éblouissant sur l’amour et ses mirages, par le prix Médicis étranger 2020.
La passion de Gabriel et Adriana semblait devoir durer toujours. Mais dans les années 1960, les stigmates de la guerre civile pèsent encore sur le destin des jeunes gens. Après cinquante ans sans un mot échangé, elle dans l'Espagne de la dictature, lui connaissant une carrière brillante aux États-Unis, ils se retrouvent au soir de leur vie pour une ultime rencontre.
Avec délicatesse, Antonio Muñoz Molina interroge les choix et les motivations profondes qui déterminent une vie entière et une identité. Comment, porté par le temps qui passe, par certaines lâchetés et complaisances, il est facile de s’égarer loin de celui qu’on pensait devenir. Pourtant, si une seconde chance nous était donnée, aurions-nous le courage de l’embrasser ?
Une prose magnifique, sensuelle, une musicalité qui transcrit avec justesse la puissance de la nostalgie et ses dangers. Les sentiments les plus intimes d'un homme et la dignité d’une femme. Certaines des plus belles pages jamais écrites par ce fin conteur de l’âme humaine.
"Un pur roman d’amour." El Cultural
"Un tourbillon d'émotions qui se révèlent inoubliables." El Periódico
"Un acte de foi en la littérature, gardienne de la mémoire." El País
Né à Úbeda, Espagne, en 1956, Antonio Muñoz Molina est l'un des plus grands écrivains de langue espagnole. Il est membre de la Real Academia Española et son œuvre romanesque a reçu de nombreux prix littéraires dont le Prix national de littérature en Espagne, le prix Principe de Asturias pour l'ensemble de son œuvre et le prix Femina étranger. En 2020, Un promeneur solitaire dans la foule a obtenu le prix Médicis étranger.
Traduit de l’espagnol par Isabelle Gugnon.
Le narrateur de ce roman, jeune écrivain en herbe qui se fait volontiers appeler Berado prince de Zamunda, vit sous la coupe et dans l’ombre de son grand frère des faubourgs de Pointe-Noire, un certain Benoît, qu’il est venu rejoindre à Paris. Ce dernier, personnage fantasque, exerce sa verve dans le quartier de Château Rouge. Tout n’est pas bien clair dans sa vie, sinon qu’il sait charmer, les dames en premier. Il accumule les aventures de tous ordres, jusqu’au jour où il s’engage avec Lilwenn, qu’il épouse bientôt. Au grand désarroi de maman Mushama, la tenancière du restaurant Manioc Pays.
Tout est réuni pour une embrouille. Mais les pistes se mélangent. Berado cherche à fausser les cartes , et pour imposer sa version des faits il se rend chez Ramsès, le réceptionniste et barman du Salam Hôtel, dans le XIe arrondissement. Son récit commence, sans cesse interrompu, et bientôt il plonge dans un étrange flottement, entre rêve et réalité. Est-ce l’effet du thé qu’on lui sert ?
Dans ce roman à la fois drôle et sarcastique, Alain Mabanckou offre les Mille et Une Nuits de l’exil africain, dont les personnages hauts en couleur sont parfois des sortes de Pieds nickelés. On s’y attache, on rit. On en redemande.
Né à Pointe-Noire (Congo) en 1966, Alain Mabanckou est l’auteur de plusieurs romans, dont Mémoire de porc-épic (Seuil, 2006 – prix Renaudot), Le commerce des Allongés (2022). Connu et traduit dans le monde entier, il vit à cheval entre les États-Unis (où il enseigne la littérature francophone à l’université de Los Angeles) et la France. Depuis 2021, il dirige la collection « Points Poésie ». Alain Mabanckou est par ailleurs l’auteur du film documentaire Noirs en France réalisé par Aurélie Perreau et diffusé sur France 2 en 2022.