À Montevideo, Leopoldo Cea vit un moment difficile : son père vient de mourir, sa compagne l'a quitté et son travail de journaliste culturel lui pèse. En cette année 1992, le climat de l'Uruguay est à la violence. La dictature a laissé derrière elle des résidus de fascisme, et le Mal s'étend à la manière d'une métastase sociale. Alors que beaucoup de ses compatriotes ont choisi l'exil, Leopoldo, lui, décide de fuir en restant sur place et en inventant deux stratégies de survie : s'installer mentalement à Bruxelles et boire du champagne en solitaire. Entre la capitale de l'Uruguay et celle de la Belgique naît alors une « zone libérée » par l'imagination, où tout devient possible : un chat qui parle tient compagnie à Leopoldo, lequel agrémente son quotidien de la musique d'Antonio Carlos Jobim, de films jamais tournés et de récitals de poésie. D'improbables histoires ouvrent alors les portes de mondes nouveaux et entraînent le lecteur de l'autre côté du miroir.
Réflexion sur la crise que traverse le monde d'aujourd'hui, Bruxelles piano-bar est aussi un superbe plaidoyer pour la puissance de l'imaginaire au service du roman.
Traduit de l'espagnol (Uruguay) par Gabriel Iaculli et Annie Morvan