« Aucune intrigue dans ce récit. Shaïna est morte.
Elle a 13 ans quand elle est violée. 14 ans, quand elle est passée à tabac, 15 ans, quand elle est poignardée et brûlée. À deux ans d’intervalle et sans se connaître, ses petits copains ont infligé à Shaïna parmi les pires violences qu’une femme peut subir dans une vie.
Détruire Shaïna : à quoi donc tient ce projet qu’ils ont partagé et mis en œuvre ? À la mauvaise réputation que ses premiers agresseurs ont construite de toutes pièces, et dont la justice, pourtant saisie à temps par Shaïna, n’a pas su mettre un terme à la propagation. En tout cas de son vivant.
Je n’ai pas connu Shaïna. C’est en qualité d’avocate de sa famille que j’ai fait sa rencontre. À travers ses dossiers judiciaires, témoignage des dernières années de sa vie. Mais je peux vous assurer qu’elle n’était pas ce à quoi ses détracteurs ont voulu la réduire. Qu’elle était bien plus belle, plus grande, plus libre que tous ceux qui, confondant les rôles, l’ont jugée elle plutôt que ses agresseurs.
Que ce livre réhabilite sa parole. Qu’il adoucisse ses peines et lui offre un tombeau, à l’abri de la violence du monde. »
N. H.
Negar Haeri est avocate pénaliste et ancienne secrétaire de la Conférence des avocats du barreau de Paris. Le récit qu’elle nous livre est la continuation de l’exercice des droits de la défense de Shaïna Hansye, assassinée à Creil en octobre 2019.