Il nous arrive d’entendre cette formule : nos politiques ne sont pas à la hauteur. C’est évident dans le cas de l’écologie, puisque rien ou si peu n’est fait par le gouvernement pour enrayer la machine infernale. Mais sa responsabilité, tout comme celle des multinationales et du fameux 1 %, n’est (presque) plus à prouver.
Clément Sénéchal s’attelle ici à comprendre les autres causes, plus discrètes, qui conduisent l’écologie politique à l’échec : celles qui s’enracinent dans son propre camp. Structurellement, l’écologie, fruit de l’environnementalisme, s’est constituée comme une cause des élites. Dès les années 1970, ses militants, les ONG et certains politiques ont fait d’elle un objet de lutte pour privilégiés, morcelable, négociable et, surtout, profitable. Et, ce faisant, ils et elles ont réduit la lutte à une mise en scène, une morale abstraite, éloignée des citoyens et des citoyennes.
Ces acteurs de l’écologie B.C.B.G., s’ils ne cessent de marteler les constats scientifiques, se montrent nettement moins diserts sur leur propre échec. Pour construire les victoires de demain, il est pourtant nécessaire de regarder les impasses de cette « écologie du spectacle » bien en face. Un essai fort, qui pose enfin des mots sur une évidence politique.
Diplômé de sociologie et de philosophie politiques, expert des enjeux climatiques, Clément Sénéchal a été porte-parole dans une grande ONG environnementale pendant plusieurs années.
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SOMMAIRE
Introduction
PARTIE 1 : L'environnementalisme moderne : naissance d'un spectacle Chapitre 1 – Mythologie d’un échec
Chapitre 2 – Baleines grandeur nature
Chapitre 3 – L’arche des bobos
PARTIE 2 : L’environnementalisme contemporain, ou l’impuissance organisée
Chapitre 4 – L’écologie contre elle-même
Chapitre 5 – Les écocitoyens face aux insurgés
Chapitre 6 – Le monde d’après pour plus tard
Chapitre 7 – Dilettantisme électoral
PARTIE 3 : La mort de l’environnementalisme
Chapitre 8 – La stratégie perdante de la transition
Chapitre 9 – Les nouveaux victorieux
Conclusion