Il y aurait eu le temps des boomers, puis celui de la génération X à laquelle auraient succédé les Y, Z, et dernièrement Alpha, avant d’autres à venir. Cette manière de penser les générations comme des cohortes destinées à se supplanter est historiquement inédite : on a longtemps considéré que les vies s’enroulaient les unes autour des autres, telles les fibres d'une corde.
En renouant avec cette conception, Tim Ingold opère un retournement simple mais vertigineux par ses effets. Il reconsidère sous ce prisme tous les grands enjeux actuels – changement climatique, création artistique, évolution du vivant, pédagogie…
Dans cet essai qui tient du manifeste, le futur, à rebours d’une vision linéaire du progrès, se conjugue à tous les temps. Car si tout n'est jamais gagné d'avance et que les problèmes restent légion, il reste des raisons d’espérer.
Tim Ingold est professeur émérite d’anthropologie sociale à l’université d’Aberdeen (Écosse). Il est l’auteur notamment de Marcher avec les dragons (Zones sensibles, 2013 ; Points, 2018) et d’Une Brève Histoire des lignes (Zones sensibles, 2011 ; Points, 2024).
« La pensée de Tim Ingold pourrait être comprise ainsi : retisser des liens qui unissent les différentes formes de vie, humaines et non humaines, et renouer le mouvement de filiation qui relie les humains entre eux à travers le temps. (…) Son nouvel essai Le passé à venir approfondit la dimension temporelle. Un mode de pensée original. »
« Partisan d'une « écologie du sensible », chantre d'une « attention émerveillée » envers l'élan du vivant, c'est aujourd'hui à ses « ancêtres » que le professeur émérite d'anthropologie sociale à l’université d'Aberdeen, en Écosse, dédie son nouvel ouvrage, Le Passé à venir, qui remet en mouvement une vision figée des générations. Déroutant, enclin à citer James Bond, un album jeunesse, Gilles Deleuze, Lucrèce ou un jeu comme pierre-feuille-ciseaux, Tim Ingold ne cesse d'être inventif. »
« Tim Ingold nous offre une manière d’échapper à notre courte vue de ce qu’il appelle la « Génération Maintenant » enfermée dans son présentisme, pour mieux nous réinscrire dans la « longue durée [en français dans le texte] de l'histoire », seule capable de nous faire envisager l'avenir d'une coexistence durable. »
« Le Passé à venir prolonge d'autres essais remarqués comme Une brève histoire des lignes (2011), où il estimait déjà que l'individu n'est pas une chose fermée sur elle-même, mais un entrecroisement de lignes, à la manière d'un tissu. Ici, il tire ce même fil pour asseoir une position forte : la vie se forge dans la collaboration entre générations qui se chevauchent. »
Toujours à la recherche d'idées nouvelles, Tim Ingold fait souffler un vent nouveau sur les sciences humaines. Prenant la mesure de l'anthropocène, proposant un récit alternatif sur l’urgence environnementale, il nous engage à ouvrir de nouvelles perspectives, à envisager d'autres possibilités. Ces lignes de forces de l'argumentation d'Ingold structurent Le Passé à venir, qui propose d'aborder de manière pour le moins originale l'idée de génération.