Fascinée par une ruelle, née il y a cinq cents ans entre la place Saint-Sulpice et le jardin du Luxembourg, j’ai cherché à découvrir celles et ceux qui y ont vécu de siècle en siècle, de numéro en numéro, d’étage en étage, depuis 1518. La rue Férou est devenue le lieu d’une question existentielle : qu’est-ce qui donne le sentiment d’être chez soi quelque part ? D’habiter tout à la fois son corps, sa maison et le monde ?
Je me suis glissée dans la peau d’un photographe du xixe siècle et d’une comédienne de la Comédie-Française au xviiie, j’ai accompagné Man Ray dans son atelier, Mme de La Fayette dans sa maison d’enfance ou des religieuses dans leur couvent. Comme une psychanalyste prête à tout entendre, à tout écouter, sans choisir ni trier, j’ai ouvert ma porte aux voix du passé.
Sous la rue Férou, j’ai découvert ma rue Férou, hantée par le cortège de celles et ceux qui n’ont pas d’autres traces pour dire leur passage sur cette terre que des listes de noms.
Singulière ruelle qui s’absente à ses deux bouts. Ses pierres recèlent des trésors d’histoires, de légendes, de questions sans réponses et de réponses sans questions.
Une rue, dix maisons, cent romans.
Paris Fantasme.
L. F.
De fantasque et primesautier, Paris Fantasme devient alors doux et sombre comme un requiem. Que ni Mozart ni Fauré n'auraient renié.
Paris Fantasme est une mine de récits qui se mêlent à sa vie. Un livre inclassable.
L'inquiétude du déraciné habite ce livre exigeant et profond, Paris Fantasme est une grande confidence détournée.
Mêlant brillamment les genres, l’écrivaine, psychanalyste et photographe convoque des êtres qui, de siècles en siècles ont forgé l’âme de la rue Férou.
Paris Fantasme tient de ce que la littérature peut produire de plus fort, de Balzac à Perec, de Benjamin à Kafka. Ce livre les convoque, il est tout cela et tout à fait autre, (nous) échappant toujours, s’étirant comme un « ruban de Möbius » urbain, sous l’œil d’une sismographe.