« Pourquoi, Monsieur, expliquez-moi pourquoi, vous moquez-vous de votre Quichotte lorsqu’il ne s’accommode pas de ce qu’on appelle, pour aller vite, la réalité ? »
Une femme d’aujourd’hui interpelle Cervantes, génial inventeur de Don Quichotte, dans une suite de quinze lettres. Tour à tour ironique, cinglante, cocasse, tendre, elle dresse l’inventaire de ce que le célèbre écrivain espagnol a fait subir de mésaventures à son héros pourfendeur de moulins à vent.
Convoquant ainsi l’auteur de toute une époque pour mieux parler de la nôtre, l’autrice de Pas pleurer brosse le portrait de l’homme révolté par excellence, animé par le désir farouche d’agrandir une réalité étroite et inique aux dimensions de son rêve de justice.
Un livre-manifeste, autant qu’un vibrant hommage à un héros universel et à son créateur.
Lydie Salvayre a écrit une douzaine de romans, traduits dans une douzaine de langues, parmi lesquels La Compagnie des spectres (prix Novembre), BW (prix François-Billetdoux) et Pas pleurer (prix Goncourt 2014).
Lydie Salvayre, avec un impayable humour et une sacrée colère, souffle sur les cendres de ce livre en deux parties (deux années : 1603 et 1615). Grâce à elle, on peut sangler nos Rossinante, chevaucher dans les pages de Cervantès et, comme elle l’écrit « donquichottesquement », se souvenir qu’il n’est pas de « littérature sans liberté » et « pas de liberté sans courage ».
Un roman étourdissant.
C'est ardent et argumenté !
Rêver debout est un texte qui invite au courage et à la liberté, au rêve et à l’insurrection. C’est un souffle d’air et de joie – par moments féroce, et ça fait du bien – qui secoue nos vies un peu trop confinées.
La romancière nous parle, évidemment, de notre époque en saluant, en contrepoint, la puissance politique de Quichotte. Son livre est une saine colère.