« La porte du voyage sans retour » est le surnom donné à l’île de Gorée, d’où sont partis des millions d’Africains au temps de la traite des Noirs. C’est dans ce qui est en 1750 une concession française qu’un jeune homme débarque, venu au Sénégal pour étudier la flore locale. Botaniste, il caresse le rêve d’établir une encyclopédie universelle du vivant, en un siècle où l’heure est aux Lumières. Lorsqu’il a vent de l’histoire d’une jeune Africaine promise à l’esclavage et qui serait parvenue à s’évader, trouvant refuge quelque part aux confins de la terre sénégalaise, son voyage et son destin basculent dans la quête obstinée de cette femme perdue qui a laissé derrière elle mille pistes et autant de légendes.
S’inspirant de la figure de Michel Adanson, naturaliste français (1727-1806), David Diop signe un roman éblouissant, évocation puissante d’un royaume où la parole est reine, odyssée bouleversante de deux êtres qui ne cessent de se rejoindre, de s’aimer et de se perdre, transmission d’un héritage d’un père à sa fille, destinataire ultime des carnets qui relatent ce voyage caché.
Né à Paris en 1966, David Diop a grandi au Sénégal et est maître de conférences à l’Université de Pau. Il signe, avec La Porte du voyage sans retour, son troisième roman, après le succès de Frère d’âme (lauréat du prix Goncourt des lycéens 2018, de l’International Booker Prize 2021 et traduit dans plus d’une trentaine de pays).
David Diop réussit un livre à la fois mélancolique et lumineux.
La porte du voyage sans retour, c’est celle aussi que vont prendre Michel Adanson et Maram, comme un mauvais conte si bien conté.
David Diop veut que cette histoire soit consignée dans un manuscrit retrouvé après sa mort par la fille d’Adanson, reprenant ainsi, avec la structure des récits enchâssés, une forme par laquelle le siècle de la Raison avait su susciter curiosité et émotion
David Diop réussit un livre à la fois mélancolique et lumineux.
Ce roman est une sublime odyssée qui confronte les valeurs universalistes des Lumières et la traite des Noirs.
Une fiction humaniste qui impose définitivement David Diop, par ailleurs enseignant-chercheur à l'université de Pau et spécialiste de la littérature du xviiie siècle, parmi les auteurs majeurs du paysage littéraire d'aujourd'hui.
En nous offrant une réflexion humaniste ancrée dans la tradition africaine, en nous contant une épopée historique avec une écriture envoûtante, l'auteur, récemment couronné de l'International Booker Prize, signe un superbe roman d'aventure.
D'abord enchanteur, le roman, quand vient l'heure des choix, devient cruel - bouleversant
Avec maestria, David Diop mêle les genres – le récit picaresque et le conte enraciné dans l'oralité, multiplie les coups de théâtre, place son couple impossible sous la bannière d'Orphée et Eurydice, tisse ensemble les mythologies occidentales et les croyances africaines, la raison de l'ère scientifique naissante et la magie éternelle.
Des phrases amples et simples, sans fioritures, mais qui par une secrète magie, vous invitent à habiter l'intrigue.