Qu’on les réduise à d’abstraites stratégies ou qu’on les attribue à l’incurable cruauté des hommes, les batailles n’en ont pas moins façonné l’histoire de France. On en retient volontiers les triomphes et l’évidence d’une nation toujours égale à elle-même, au risque d’ignorer les incertitudes et les souffrances de ceux qui en furent les acteurs. L’éventualité de la défaite ne confère-t-elle pas tout son prix à la victoire, et la tyrannie de la peur de toute valeur au courage ? Avec l’intensité dramatique qui les caractérise, ces instants de guerre donnent à comprendre le réseau des structures sociales, culturelles et politiques qui parcourent les armées et, au-delà, le royaume, l’empire ou la république. Toutes les batailles furent une réinvention de la France, une brutale soumission des mythes à l’épreuve du feu, depuis le temps où l’âme de la guerre résidait dans la chevalerie jusqu’à la constitution d’une armée de la nation. Cette succession de violentes convulsions forme une histoire plus qu’un destin, une histoire de chair et de papier, d’encre et de sang.
HERVÉ DRÉVILLON
Professeur d’histoire moderne à l’université de Poitiers, il a publié des livres novateurs sur la France d’Ancien Régime, notamment Croiser le fer. Violence et culture de l’épée dans la France moderne, chez Champ Vallon, et L’Impôt du sang. Le métier des armes sous Louis XIV, aux éditions Tallandier.
« À l'instar de L'art de la guerre par l'exemple de Frédéric Encel, Batailles s'impose à mes yeux comme l'un des livres référence en termes de polémologie. Non content de présenter le déroulement tacti... » Lire plus
« Loin de l' histoire bataille traditionnelle Le propos d'Hervé Drévillon n'est pas simplement de relater les batailles qui ont fait la France. D'ailleurs, sous cet angle, le choix des confronta... » Lire plus