Parce qu’elle a laissé ses amies organiser leur escapade durant ce week-end de trois jours, Clotilde se retrouve dans une ville qu’elle avait rayée de la carte. Ici, il y a vingt ans, elle a vécu avec Monsieur, un homme qui fit d’elle sa Madame sous prétexte de lui faire du bien. C'est ainsi que Clotilde se dépouilla d'elle-même, jusqu'à devenir un simple objet, mais un objet d'amour.
De son assujettissement d’alors, Clotilde a encore honte, et elle a beaucoup de mal à se découdre la bouche pour reconnaître les faits. La preuve : ni Adélaïde, ni Judith, ni Bérangère, ni Hermeline ne connaissent cette histoire, et aucune ne se doute qu’à deux rues de leur location, dans son immense maison, habite toujours Monsieur.
Clotilde se demande si libérer sa parole pourrait aider la honte à enfin changer de camp.
"Une brillante anatomie de l'emprise. De la honte. Et de l'amitié."
Réflexion sur le féminisme et les nouvelles injonctions obligeant les femmes à revisiter un passé pas toujours glorieux, le roman, d'une écriture tantôt acide, tantôt tendre, se demande comment en finir avec la honte...
"Comment sortir du silence et de la honte? Dans ce livre, peut-être l'un des plus sombres qu'elle ait écrits, Chloé Delaume règle son compte à l'idéal du couple hétéronormé avec son lot de violences et d'inégalités."
"Deux ans après son très beau "Pauvre Folle", Delaume revisite un épisode de la vie amoureuse de Clotilde avec une acidité caustique envers l'homme en question, mais aussi envers elle-même, et se livre à une déconstruction du couple hétéro, de ses codes sociaux et de la façon dont il peut se faire mirage, agité partoute une société, pour mieux piéger une femme. "
"En lisant Delaume, on comprend comment se construisent les prisons et comment les bouches se cousent. Un récit de détresse et de culpabilité qui documente très précisément le fonctionnement de l'emprise."
"Un récit romanesque et intime, empreint de conscience féministe. « Ils appellent ça l'amour » raconte les violences et les viols conjugaux, et la honte qui fait taire les femmes, même au sein de leur cercle amical, lorsqu'il s'agit d'évoquer une relation d'emprise."